DCP, c’est parti !
Digital cinema production ? Digital cinéphile publication ? Different cinema position ? Discussion cinema premium ? Direct cinema podcast ?
Peu importe ! DCP, au-delà de l’anagramme de Digital Cinema Package, c’est le phœnix qui renaît des cendres de feu French News Pictures Show. Qu’est ce qui fait que l’impulsion finale a été donnée ? Indéniablement une envie de se confronter à une époque qui rend les produits prophètes en leur pays. Nanti d’une petite équipe de passionnés, DCP se focalisera sur un médium aux spécificités à nulle autre pareil : le cinéma, avec un grand C. Mais comment parler de cinéma à l’orée de 2020, sans créer des passerelles avec les formes d’art émergentes ? Le 10ème, bien sûr, et entre autre. La ligne directrice que l’équipe se fixe est ainsi des plus simples : porter bien haut l’étendard d’une forme de résistance qui subsiste peu ou prou dans l’horizon audiovisuel contemporain. Dire que le cinéma – celui d’artisan, qui a, pour notre part, gagné ses lettres de noblesse il y a bien longtemps – est malmené par l’époque des tweets serait un euphémisme. Entre jugements abscons d’une presse branchouille qui évoque La Forme de l’eau comme étant « noyé dans une abominable esthétique »[1], et diatribes de Vlogs vains et creux, qui visent un anticonformisme de façade pour la course aux pouces : parler avec passion et sincérité du septième art devient une gageure. Heureusement, quelques bastions subsistent. Mais à quel prix ? Au moins celui du sang et des larmes. Quand on voit que l’apôtre de la lutte anti-hiérarchisation culturelle vient de rendre les clefs d’Opération Frisson (le spectateur avisé aura bien évidemment reconnu l’évocation du génial Yannick Dahan), et que les défenseurs de la pop culture ne peuvent « ouvrir leurs gueules » qu’au sein de blogs personnels (on pense ici à l’excellent Capture Mag de Stéphane Moïssakis, Julien Dupuy, Rafik Djoumi et Arnaud Bordas), on se dit que pour soutenir les derniers rebelles en activité, il ne faut définitivement ni dieu ni maître ! Quoi de mieux, dès lors, qu’un éden personnel où seront évoqués pêle-mêle le cinéma d’auteur (on ne fait ici aucune distinction entre Steven Spielberg et Larry Clark, par exemple), le jeu vidéo, et tout ce qui utilise l’image comme vecteur de sens. Puisque notre crédo sera la spontanéité et l’intégrité, il demeure évident que les coups de gueule seront légions. Une chose est sûre, c’est que la rédac’ de DCP pense qu’une discussion de passionnés – passionnés qui savourent le samedi soir films, bières et pizzas – aura toujours plus de crédit qu’une discussion de capitalistes (on pense, pour les nommer, à ceux qui courent après les like, la thune, l’adoubement, les abonnements, ou encore aux calculateurs d’algorithme). En bref, le site servira un objectif clair et précis : glorifier le septième art pour ses seules beautés offertes aux spectateurs, et non pas aux consommateurs « zombifiés » dont Romero avait prédit l’invasion. Et si finalement notre but, c’était : « élargir notre perception de l’humanité, d’où nous venons, où nous allons, les soubresauts et les péripéties, les périls et les promesses peut-être même trouver une réponse à cette éternelle question : Pourquoi ? »
Nico, au nom de la DCP Team
[1] Michel Ciment pour Positif. Mai 2018.