Top 10 des meilleurs films des années 90 par Thomas, alias Mike Öpuvty

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Chez DcPMag, on continue de tracer notre route, portée par une bande de cinéphiles curieux, un brin obsessionnels, toujours prêts à rejouer le match des grands films. Et puisqu’un lecteur nous a soufflé l’idée, toute l’équipe s’est lancée dans l’aventure des TOP “nineties”. Dix films, dix visions, autant de déclarations d’amour au cinéma d’hier et d’aujourd’hui. Parce qu’ici, on aime débattre, s’enthousiasmer, s’écharper parfois — mais toujours pour la bonne cause : celle du septième art qui nous fait vibrer.

Je vous présente donc ci-après ce qui est pour moi le Top 10 des meilleurs films des 90’s.
Vous retrouverez aussi dans d’autres articles les choix de mes collègues et amis avec le Top des 90’s de Nicolas et le top 10 de Marion.

Le TOP 10 de Thomas KERVINIO alias Mike ÖPUVTY

  1. Princesse Mononoke, de Hayao Miyazaki. 1997
  2. Green Snake, de Tsui Hark. 1993
  3. Hana-Bi, de Takeshi Kitano.1997
  4. Une journée en enfer, de John McTiernan. 1995
  5. L’Antre de la Folie, de John Carpenter. 1994
  6. Strange Days, de Kathryn Bigelow. 1995
  7. Pompoko, de Isao Takahata. 1994
  8. Red October, de John McTiernan. 1990
  9. Terminator 2 : Le Jugement dernier, de James Cameron. 1991
  10. The Nightmare before Christmas, de Henry Selick. 1993
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Princesse Mononoke, de Hayao Miyazaki. 1997

Le film que j’ai le plus vu en salle (entre 15 et 20 lors de sa première année d’exploitation, et depuis je ne compte plus – on a dû atteindre les 50 quand je l’ai revu en IMAX cet été…) un choc traumatique à nul autre pareil : je ne pouvais même pas expliquer pourquoi, au cours des trois premières visions, happé que j’étais dans ce monde et cette aventure… Maître incontesté, Miyazaki concocte un récit exigeant, refusant le manichéisme et les raccourcis, exposant ses thèmes de prédilection dans un cadre féodal, mais tourné vers l’avenir (le nom du héros « Ashitaka » pourrait se traduire par « Et Demain ? ») Évidemment il l’illustre avec brio : pas un plan ne fourmille pas de détails, d’idées, rien n’est laissé au hasard… Un chef-d’œuvre absolu, invincible.

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Green Snake, de Tsui Hark. 1993

Fer de lance de l’explosion de talents dans le Hong Kong des années 80, Tsui Hark va connaître une période plus que faste au début des années 90. En trois ans à peine il réalise HUIT longs métrages ! On pourrait se dire « ouais mais ça devait être pas terrible… » que nenni ! Il va enchaîner les projets les plus personnels, fous, magistraux ( Il était une fois en Chine 3, 4 et 5, The Lovers, Le Festin Chinois, The Blade… ) et au milieu de tous, Green Snake, son chef-d’œuvre ultime. D’une beauté plastique de tous les instants, le film nous invite à reconsidérer ce qui fait de nous des hommes et de démontrer les barrières entre religion et spiritualité.

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Hana-Bi, de Takeshi Kitano.1997

Tout juste sorti d’un accident de moto qui a failli lui couter la vie (certains arguent que tel était son but…) Takeshi Kitano signe son plus grand film. Une histoire d’un ex-flic invincible aux prises avec des yakuzas et d’anciens collègues dans un lent road-trip vers la mer et la mort, afin d’offrir à sa compagne, condamnée par la maladie, des derniers jours heureux. Un film tout en retenue, en discrétion, jusqu’à ce que la violence viennent déborder. Les ruptures de ton, la narration éclatée, toutes ces trouvailles m’ont durablement marqué. Dans ma prime enfance, des films comme Le Retour du Jedi et Le Marginal ont fait de moi un passionné. Hana-Bi a fait de moi un monteur.

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Une journée en enfer, de John McTiernan. 1995

Après la déception au box-office de Last Action Hero, trop ésotérique pour convaincre le public américain, John McTiernan a besoin de se refaire une santé. Il signe donc pour le troisième volet des aventures de John McClane, et grand bien lui en a pris car Die Hard with a Vengeance est devenu le numéro 1 du box office mondial de l’année. Refusant de répéter la formule du premier, imitée et copiée à outrance, Die Hard 3 explore (et explose) un cadre bien plus vaste : toute l’île de Manhattan et au delà… Et sur ce terrain de jeu émancipé, McTiernan va planter ses caméras comme des témoins privilégiés d’événements authentiques, pris sur le vif, n’hésitant pas à brusquer ses cadreurs quand le cadre était trop clean… Le résultat : un tourbillon d’une énergie insurpassée, au rythme fou et trouvant mieux que quiconque l’équilibre entre tension et humour.

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L’Antre de la Folie, de John Carpenter. 1994

Le premier film que j’ai vu tout seul par mes propres moyens au cinéma a d’abord provoqué une attente interminable, après avoir fait la une de Mad Movies quasiment un an plus tôt… Écrit par Michael De Luca, alors patron de New Line, et brillamment mis-en-scène par Maître Carpenter, L’Antre de la Folie vient questionner le réel, et plonge les spectateurs les plus cartésiens dans un monde où la réalité s’adapte aux caprices d’un auteur devenu fou, Sutter Cane, qui trouve son identité entre Dashiell Hammet et HP Lovecraft… D’une maestria inégalée, le film est sorti en Laserdisc assorti d’un commentaire audio de John Carpenter et son chef op’ Gary Kibbe qui, si vous l’écoutez, peut vous économiser un an d’école de cinéma !

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Strange Days, de Kathryn Bigelow. 1995

Au moment où en France est sorti Se7en de David Fincher, nombreux sont mes camarades de lycée qui ne juraient que par lui, et n’avoir jamais rien vu de si noir de leurs vies. Or une semaine après à peine sortait Strange Days. Strange Days, c’est de la vraie noirceur, pas une noirceur de cartoon, et qui capte mieux que quiconque le Zeitgeist de l’Amérique : corruption policière, perversions technologiques, rappeurs assassinés… James Cameron ne pouvant le réaliser lui-même, contractuellement attaché à True Lies, il confie les rennes à Kathryn Bigelow, qui va devoir inventer le futur proche, ses us et coutumes, sa mode, sa musique… ainsi que faire développer des technologies pour filmer les séquences en point de vue… Un monstrueux chef-d’œuvre, toujours brûlant d’actualité, servi par un casting 5 étoiles.

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Pompoko, de Isao Takahata. 1994

L’autre grand patron du légendaire Studio Ghibli a parlé. Là où Miyazaki expose ses thèmes de façon traditionnelle et linéaire, Isao Takahata (a de rares exceptions) compose ses films comme des mille-feuilles : la narration se fait sous forme de scénettes qui sont autant de strates à creuser. PomPoko raconte la guerre perdue d’avance que livrent les adorables tanukis contre la civilisation humaine, venue déboiser une colline pour agrandir Tokyo. Le film émerveille, fait rire, fait pleurer, fait réfléchir… Et quand il a bien fini de vous tourmenter il vous fera pleurer une dernière fois !

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Red October, de John McTiernan. 1990

À la poursuite d’Octobre Rouge est un film dangereux : plusieurs fois dans ma vie, j’ai glissé la cassette dans le lecteur, ou le laserdisc, le bluray, l’UHD… juste histoire de regarder le début parce que j’aime beaucoup les chants marins de Basil Poledouris… Pour me retrouver deux heures plus tard à regarder le générique de fin ! Vu deux fois de suite en salle à sa sortie, puis plusieurs fois ces dernières années, au cours de retrospectives diverses, je ne m’en lasse pas. En outre il constitue ma rencontre avec John McTiernan, et c’est ce BluRay que je lui ai fait signer.

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Terminator 2 : Le Jugement dernier, de James Cameron. 1991

Inutile de revenir sur l’écrasante réussite cinématographique du film, son apport déterminant aux effets spéciaux numériques et ses plans insensés d’hélicoptère qui passe sous un pont… Je vais vous raconter sa première projection parisienne, car j’y étais. Le mercredi 16 Octobre 1991, dans la salle 1 de l’UGC Forum Horizon (aujourd’hui Ciné Cité Les Halles) à la séance de 11H, les normes de sécurité n’étant à l’époque que d’aimables suggestions, le cinéma a vendu plus de places qu’il n’y avait de sièges. La salle était comble, les escaliers sur les côtés remplis, et même des gens étaient assis en tailleur devant le premier rang ! Je n’ai jamais plus de ma vie connu de séance aussi électrisante… (J’étais dans les escaliers du côté droit).

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The Nightmare before Christmas, de Henry Selick. 1993

Avant d’abandonner complètement le cinéma, Tim Burton avait l’insigne honneur d’être à la fois le trublion d’Hollywood et une valeur sûre du box office. Fort du succès phénoménal de Batman, il retourne à Disney avec un projet complètement anachronique : un long métrage d’animation en stop-motion, la même année où Jurassic Park s’apprête à enterrer cette technique. L’Étrange Noël de Mr Jack est un projet fou, au rythme trépident, aux chansons mémorables, et à la poésie macabre et débridée de son auteur, alors en pleine possession de ses moyens. Aujourd’hui encore il fascine, rayonne, et tient la dragée haute à tous ses successeurs, même les plus réussis.

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