Jack Reacher: Never Go Back - 2ème volet des aventures du personnage culte imaginé par Lee Child

Jack Reacher: Never Go Back – La (mini) critique

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Reprendre les rennes de la saga initiée par Christopher McQuarrie avec son jubilatoire Jack Reacher n’était pas tâche aisée. On sait que si la Cruise « touch » fonctionne globalement aussi bien, c’est que le bonhomme a toujours su s’entourer des meilleurs pour formaliser ses délires jusqu’auboutistes de « last action hero ». Le fait que la saga Mission impossible compte dans son escarcelle de telles merveilles de l’actionner contemporain découle bel et bien de l’alchimie entre Cruise (producteur) et des metteurs en scène conservant leur propre touche esthétique fascinante. C’était sans compter sur le retour dans l’équation du tâcheron Edward Zwick…

Jack Reacher: Never Go Back - Jack Reacher en pleine action

L’histoire : Jack Reacher est de retour, prêt à tout pour obtenir justice. Susan Turner, qui dirige son ancienne unité, est arrêtée pour trahison : Jack Reacher ne reculera devant rien pour prouver l’innocence de la jeune femme. Ensemble, ils sont décidés à faire éclater la vérité sur ce complot d’État.

Notre avis : Moins populaire qu’un Ethan Hunt fort de l’impressionnant box-office de la saga Mission impossible, le personnage de Jack Reacher n’en demeure pas moins un potentiel protagoniste de franchise. En effet, le film éponyme comptabilise 138 269 859 dollars de recettes à l’international, pour 1 241 344 entrées en France. Ces chiffres expliquent en partie la mise en chantier du deuxième volet des aventures du célèbre officier de policier militaire, dans la foulée du très réussi Mission: Impossible – Rogue Nation. Attendu au tournant après le succès du premier film auprès d’une certaine partie de la critique (Positif vit en Jack Reacher un « thriller aussi palpitant qu’intelligent dont seul le cinéma hollywoodien a le secret »), le justicier imaginé par Lee Child jouait en quelque sorte son destin cinématographique avec un deuxième volet à quitte ou double. Portée par l’insipide « Yes Man » Edward Zwick, la désillusion est à la hauteur des espérances… Metteur en scène faussement engagé (voir le naufrage total Blood Diamond), Zwick est, déjà avant Jack Reacher: Never Go Back, capable de l’inoffensif (comprendre des réalisations molles et insipides), en passant par les pires naufrages (l’inénarrable Légendes d’automne). Avec ce deuxième volet d’une potentielle saga à la Jason Bourne, Tom Cruise offrait à celui qui l’avait dirigé dans Le Dernier Samouraï la possibilité de se racheter une conduite et, d’enfin, capitaliser sur des bases solides… bases en l’occurrence posées par l’excellent McQuarrie. Mais c’est sans compter sur la propension d’Edward Zwick à saborder la moindre opportunité qui lui est offerte, présentement en faisant purement et simplement fi des fondations du western urbain de 2012.

Tom Cruise dans le rôle du justicier solitaire

Incapable de reprendre ne serait-ce que les fondamentaux de la caractérisation concoctée par le tandem Cruise-McQuarrie, le réalisateur de Glory expose Reacher comme n’importe quel « American Hero » lisse – voire insipide -, à des années lumières du justicier solitaire qu’on avait précédemment vu se débarrasser de Werner Herzog avec sang froid, le temps d’une résolution « expéditive » et jouissive. Aussi « Cruisien » soit-il par moment (une ou deux scènes d’action font sortir de la torpeur), Jack Reacher: Never Go Back ne parvient même pas à mettre en valeur le service minimum vendu sur le papier. La plupart des combats mano a mano – a priori chorégraphiés dans l’esprit du précédent long métrage – sont purement et simplement illisibles, et le scénario déroule des situations toutes plus convenues les une que les autres, au rythme d’un encéphalogramme plat. On est en droit de sauver la photographie d’Oliver Wood (justement à l’œuvre sur le génial La Vengeance dans la peau dont aimerait visiblement se rapprocher Zwick), et les interprétations de Cruise et Cobie Smulders… mais c’est une bien maigre consolation au regard de la désillusion. McQuarrie avait posé les jalons d’une série jubilatoire en 2012, Edward Zwick les a ruinées – et probablement enterrées – quatre ans plus tard. Une forme de constance au regard de sa filmographie !

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