Comme un cadeau de Noël avant l’heure pour les inconditionnels du mythique studio Pixar, celui-ci vient de réajuster son calendrier de sorties pour 2027. Une décision qui se traduit par une excellente nouvelle : le prochain long métrage d’Enrico Casarosa — réalisateur du sympathique Luca — arrivera plus tôt que prévu sur les écrans. Intitulé Gatto (chat, en italien), le film d’animation était initialement attendu en salles le 18 juin 2027. Or, comme l’a révélé Deadline, Pixar a avancé sa sortie de trois mois : Gatto sera désormais lancé — du moins aux États-Unis — dès le 5 mars 2027.
Gatto suivra les tribulations de Nero, un chat noir au passé encombrant qui, selon le synopsis officiel, se retrouve redevable envers un parrain de la mafia féline. Contraint de composer avec cette dette, Nero devra nouer une amitié aussi improbable que déterminante avec Maya, une musicienne de rue, relation qui pourrait bien le conduire — enfin — à embrasser sa véritable destinée. Un premier aperçu du film, révélant déjà un design d’une grande élégance, a été présenté cet été aux participants du Festival international du film d’Annecy, en présence de Pete Up Docter, directeur de la création de Pixar Animation Studios. Ce dernier — également réalisateur de quelques-uns des sommets artistiques du studio (Monstres et Cie, Là-Haut, Vice-Versa, Soul) — a livré à Collider plusieurs indications précieuses sur les intentions visuelles du projet. Les équipes auraient ainsi cherché à « capturer véritablement la texture picturale de Venise tout en conservant la profondeur et la dimension que l’on attend d’un film Pixar, le tout d’une manière que vous n’avez encore jamais vue auparavant ». Une ambition formelle qu’il qualifie, sans détour, de « franchement fantastique ».

Venise est un « cauchemar » pour le personnage principal de Gatto
Afin d’aiguiser encore davantage la curiosité des amateurs de Pixar, Pete Docter a livré quelques précisions supplémentaires sur ce que Gatto réserve à son public, laissant entendre que le cadre même du film constitue un piège narratif pour son protagoniste. Après tout, Nero est un chat — et pas n’importe lequel. « Venise, si vous y êtes déjà allé, ressemble à un tableau vivant », explique Docter. « Il y a des couches et des couches d’histoire. C’est une ville qui inspire les artistes depuis des générations. Pour la plupart des gens, Venise est un monde de rêve, un lieu qu’ils brûlent d’envie de visiter. Mais pour notre personnage principal, ce n’est pas le cas. C’est un chat noir nommé Nero. Pour lui, Venise est un cauchemar. » Un renversement de perspective qui promet de faire de la Sérénissime non plus un décor de carte postale, mais un espace anxiogène, à l’orée de l’hostile, où le merveilleux Pixarien pourrait bien se teinter d’ombres inédites !

Et qu’en pense le Docter ?
Docter précise encore les contours de cet enfer vénitien à hauteur de chat : « D’un côté, la ville est cernée par les canaux — et Nero ne sait pas nager. De l’autre, elle est peuplée d’habitants superstitieux, convaincus que les chats noirs portent malheur et toujours prompts à s’en débarrasser. À tel point que la vie devient si difficile pour Nero qu’il n’a d’autre choix que de s’acoquiner avec la frange la plus sordide de la société féline. » Dans cette descente vers les bas-fonds, Nero devra également composer avec Rocco, un chat local animé d’une fureur tenace, qui pourrait bien s’imposer comme l’un des antagonistes mémorables du bestiaire Pixar. Mais le véritable trouble vient d’ailleurs : de la musique ! « Lorsque Nero découvre une musicienne de rue nommée Maya, il se retrouve happé par bien plus que ses mélodies », confie Docter au public d’Annecy. « Il est littéralement capturé par elle et devient un chat domestique. Ce n’est pas ce qu’il désirait, mais Maya est elle aussi une marginale à Venise. Elle et Nero sont, en réalité, les deux chats noirs du film, et leur relation en constitue le cœur battant. » Une alliance fragile entre deux exclus, où l’art devient refuge, et où Pixar devrait explorer, avec la délicatesse qu’on lui connait, la possibilité d’une union née de l’altérité.

