Avatar 3

Avatar 3 : le box-office à l’épreuve du destin de la saga

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Comme on pouvait s’y attendre, Avatar : de Feu et de Cendres s’est immédiatement installé en tête du box-office international. Mais à l’échelle d’une saga qui a toujours déjoué les pronostics, il serait encore prématuré de tirer des conclusions définitives sur l’ampleur réelle de son triomphe — même si le succès, lui, ne fait déjà aucun doute. Selon les chiffres rapportés par Deadline, Avatar : de Feu et de Cendres a engrangé 88 millions de dollars lors de son premier week-end d’exploitation. Un démarrage en deçà des 134 millions réalisés par Avatar : La Voie de l’eau sur la même période, mais qui dépasse néanmoins les 77 millions du premier Avatar en 2009. Un rappel utile : chez James Cameron, la performance initiale n’a jamais été qu’un prélude, tant ses films semblent conçus pour inscrire leur succès dans la durée plutôt que dans l’instant.

Avatar : de Feu et de Cendres a également signé un week-end d’ouverture mondial à 345 millions de dollars, dont 57,6 millions engrangés sur le seul territoire chinois — un record pour la franchise dans un marché devenu aussi stratégique qu’imprévisible. Ce lancement place le film au rang de deuxième meilleur démarrage mondial pour une production hollywoodienne, juste derrière Zootopie 2, confirmant une fois encore la capacité de l’univers imaginé par James Cameron à mobiliser le public à l’échelle planétaire. Reste que ce premier élan demeure inférieur aux 441,6 millions de dollars récoltés par Avatar : La Voie de l’eau lors de son lancement mondial. Un écart qui, au regard de l’histoire économique de la saga, n’a toutefois rien d’un verdict définitif : il est important d’insister sur le fait qu’Avatar n’a jamais été une affaire de sprint, mais de marathon.

Zoe Saldaña dans le rôle de Neytiri
Zoe Saldaña dans le rôle de Neytiri © 2025 20th Century Studios

Il est beaucoup trop tôt pour se prononcer sur le succès au box-office d’Avatar : de Feu et de Cendres

Alors que le succès de la plupart des franchises contemporaines se joue désormais sur l’instantanéité de leur week-end d’ouverture, Avatar demeure une anomalie industrielle. La saga de James Cameron n’a pas signé les meilleurs démarrages annuels, se contentant de lancements solides. En revanche, elle s’est systématiquement illustrée par une longévité exceptionnelle, occupant la tête du box-office pendant sept semaines consécutives à chaque épisode — un exploit devenu presque anachronique à l’ère des sorties-éclair. Fort d’un CinemaScore A, identique à celui des deux précédents volets, Avatar : de Feu et de Cendres semble promis à un bouche-à-oreille favorable, susceptible de lui permettre de dominer durablement les mois de décembre et janvier. Reste la question inévitable : le film franchira-t-il, à son tour, la barre symbolique des 2 milliards de dollars atteinte par ses prédécesseurs ? Même s’il venait à s’en approcher sans la dépasser, s’installant dans la tranche haute du milliard de dollars, une chose paraît d’ores et déjà acquise : Avatar : de Feu et de Cendres s’inscrira comme un succès massif, fidèle à la logique patiente et cumulative qui définit la franchise depuis ses origines.

Avatar 3 : Guillermo del Toro a qualifié le film de « chef-d'œuvre » et a déclaré qu'il s'agissait d'un long métrage « surprenant » qui se démarquait des deux précédents
Guillermo del Toro a qualifié le film de « chef-d’œuvre » et a déclaré qu’il s’agissait d’un long métrage « surprenant », qui se démarquait des deux précédents
© 2025 20th Century Studios

De feu et de cendres…

Plusieurs facteurs permettent d’éclairer le démarrage plus mesuré de Avatar : de Feu et de Cendres par rapport à Avatar : La Voie de l’eau. Le précédent volet bénéficiait d’un avantage considérable : celui d’un retour attendu treize ans après le premier Avatar, nourri par une attente quasi mythologique, où nostalgie et curiosité se confondaient jusqu’à l’hystérie collective. Avatar : de Feu et de Cendres, sorti seulement trois ans plus tard, ne pouvait mécaniquement provoquer le même choc. Si l’enthousiasme du public est bien réel, l’impatience n’atteint pas, pour certains observateurs — dont nous ne faisons pas partie — l’intensité du rendez-vous précédent. À cela s’ajoute une contrainte très concrète : avec une durée de 3 heures et 17 minutes, le film réduit le nombre de séances quotidiennes possibles, et donc l’accès aux écrans premium (IMAX, Dolby Vision, 3D), essentiels à l’économie de la franchise. Une partie du public pourrait ainsi choisir d’attendre une séance dans des conditions optimales avant de découvrir le film, retardant d’autant son impact immédiat sur le box-office. Dès lors, malgré la multiplication des analyses hâtives qui saturent la Toile ces derniers jours, une forme de prudence s’impose : il est encore bien trop tôt pour déterminer si Avatar : de Feu et de Cendres portera réellement — ou non — l’avenir de la saga sur ses épaules. Autre différence notable avec Avatar : La Voie de l’eauAvatar : de Feu et de Cendres n’a pas été le seul moteur du box-office américain à l’approche de Noël. La Femme de ménage, porté par Sydney Sweeney et Amanda Seyfried, a constitué une alternative pour une partie du public, engrangeant 19 millions de dollars et se hissant à la troisième place. Bob l’éponge, le film : Un pour tous, tous pirates s’est quant à lui installé en quatrième position avec 16 millions de dollars. Enfin, à une échelle plus confidentielle mais tout aussi révélatrice de la vitalité de l’industrie en cette fin d’année, Marty Supreme a réalisé 875 000 dollars lors d’une sortie limitée à seulement six salles — le meilleur démarrage en sortie restreinte de 2025, et le plus important depuis La La Land en 2016. Dans l’ensemble, le box-office affiche donc des signes particulièrement encourageants, et rappelle que, comme souvent, le cinéma ne se juge ni dans la précipitation ni à l’aune d’un seul week-end. Et puis, reconnaissons-le : ce qui importe véritablement, au-delà des chiffres, demeure l’aboutissement artistique et esthétique que représente le film — une dimension à laquelle nous consacrerons très prochainement une analyse approfondie en ces lieux.

Avatar 3 - affiche

Comme pour le précédent volet, James Cameron a tourné en utilisant un mélange de fréquence d’images élevée (48 images par seconde) – le HFR – pour les séquences d’action et sous-marines, et une fréquence standard (24 images par seconde) pour le reste

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