Il faudra encore patienter près d’un an avant de voir He-Man brandir l’Épée du Pouvoir sur grand écran, mais Amazon MGM Studios commence déjà à titiller la fibre nostalgique des enfants des années 80 (présents en nombre dans nos rangs, inutile de le nier). Après un premier teasing de Nicholas Galitzine dans le rôle du prince d’Eternia, le studio dévoile désormais le logo officiel du film… accompagné d’un remix de l’inoubliable générique de la série animée. Une madeleine de Proust qui sent la sueur, le synthé et le rayon laser, et qui promet un come-back anachronique.
Oui, c’est bien la fanfare symphonique surchargée — disons-le franchement, aussi kitsch que régressive — issue du dessin animé de 1982 qui ouvre le teaser du reboot des Maîtres de l’Univers. Et pour toute une génération biberonnée à Musclor et Skeletor, c’est une véritable déflagration de nostalgie vintage qui s’apprête à envahir les salles Dolby. Mais après ce court flash rétro, il faudra s’armer de patience : la sortie en salles n’est prévue que dans un an. Aux manettes, Travis Knight (Bumblebee, Kubo), qui a la lourde tâche de faire revivre le prince d’Eternia en chair et en os, pour la première fois depuis l’ovni culte de 1987 avec Dolph Lundgren et Frank Langella. À la différence de son prédécesseur, corseté à l’époque par des problèmes de droits et contraint de s’éloigner des canons visuels de la série, ce nouvel opus entend puiser à la source du mythe animé. Une promesse de fidélité esthétique qui pourrait bien faire de ce He-Man 2.0 le vrai premier film live des Maîtres de l’Univers.
Les Maîtres de l’Univers cachent encore bien des mystères !
À l’image du mystérieux Castle Grayskull, Masters of the Universe garde encore bien des secrets enfouis dans ses catacombes de celluloïd. Pour l’instant, on doit se contenter du synopsis suivant : « Un jeune homme sur Terre découvre un fabuleux héritage secret en tant que prince d’une planète extraterrestre, et doit récupérer une épée magique pour défendre son royaume. » Alors, oui, sur le papier, Les Maîtres de L’Univers c’est Krull qui copule avec Thor dans un épisode de Power Rangers, mais il faut avouer que pas un enfant des 80’s ne s’en plaignait ! Ce reboot signé Amazon MGM Studios revient de loin : englué pendant plus d’une décennie dans le marécageux development hell, trimballé de mains en mains comme un sceptre maudit (on compte au passage une bonne demi-douzaine de réalisateurs et autant de castings avortés), le projet semble enfin être rivé à son trône. Et visiblement, les pontes (costard-cravates, as always) ne sont pas près de lâcher l’affaire. Le casting est pour sa part digne d’une convention intergalactique sous acide : Nicholas Galitzine en Prince Adam/He-Man, Camila Mendes en Teela, Jared Leto qui promet un Skeletor inquiétant et ésotérique (sic), Alison Brie en Evil-Lyn, Sam C. Wilson en Trap Jaw, Hafþór Júlíus Björnsson (aka The Mountain de Game of Thrones) en Goat Man, James Purefoy en Roi Randor, Charlotte Riley en Reine Marlena Glenn, et Idris Elba himself en Maître d’Armes. Un casting panthéonique pour une franchise qui n’a jamais vraiment rangé son épée (voir la version de Kevin Smith pour Netflix).
Le retour ? Lundgren souffle la rumeur d’un caméo musclé !
Si quelques fuites de plateau ont laissé filtrer des visions fugitives de Castle Grayskull, de Prince Adam ou de Teela, Amazon MGM Studios la joue pour l’instant plus secret que Skeletor planifiant un coup d’État dimensionnel. Une seule image officielle de He-Man a été dévoilée. Quant au look de Skeletor version Jared Leto — que la rumeur annonce fidèle à celui de la série animée, avec peau bleue de cadavre et crâne jaune d’albinos satanique — il demeure pour l’heure enfoui dans l’ombre. Les bêtes de foire les plus cultes de la licence (Beast Man, Man-at-Arms, Evil-Lyn) sont également portées disparues, comme si Eternia tout entière faisait du teasing à l’ancienne… pire qu’une VHS floue ruinant des fantasmes enfantins inassouvis. Et ne nous voilons pas la face : qui, né dans les glorieuses années 80, ne meurt pas d’envie d’entendre enfin Nicholas Galitzine brailler en Dolby Atmos le sacro-saint : “Par le pouvoir du crâne ancestral !” ? Que le résultat soit à la hauteur est une autre paire de manches, mais de toute façon, nous ne le saurons pas tout de suite !
