Le réalisateur de Top Gun: Maverick prépare un remake de Miami Vice, écrit par Dan Gilroy

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La série originale Miami Vice, imaginée par Anthony Yerkovich et produite par Michael Mann, a traversé les décennies sans perdre de sa superbe. Véritable prototype du « MTV style », elle reste un plaisir visuel et narratif à redécouvrir, même 35 ans après sa création. Tellement marquée par l’univers qu’il avait contribué à façonner, Michael Mann a lui-même signé l’adaptation cinématographique en 2006, avec Colin Farrell et Jamie Foxx dans les rôles principaux. Un film d’une radicalité rare, longtemps incompris, accueilli froidement à sa sortie… mais aujourd’hui considéré comme culte. Nombre d’analystes le réhabilitent avec ferveur, à commencer par le critique français Jean-Baptiste Thoret, qui voit dans Miami Vice « l’œuvre la plus puissante et radicale de Mann », rien de moins qu’« un grand film sur la condition humaine à l’ère du flux », et un détournement de fonds aussi audacieux que fascinant. Et voilà qu’une nouvelle itération est en préparation (sic) : Universal Pictures a confié les rênes du reboot à un nouveau duo réalisateur/scénariste. Avouons-le sans détour : chez DCP Mag, on peine à imaginer comment quiconque pourrait réellement réinventer — ou même simplement ressusciter — l’aura hypnotique de ce chef-d’œuvre absolu.

Un nouvel article de Deadline révèle que le réalisateur Joseph Kosinski devrait diriger la nouvelle version de Miami Vice, d’après un scénario signé Dan Gilroy. Le projet sera produit par Dylan Clark, aux côtés de Kosinski. Sur le papier, l’équipe réunit des artisans du cinéma solides : Kosinski, notamment, qui a emballé Top Gun: Maverick, après une première collaboration avec Tom Cruise sur Oblivion. Mais une question demeure… pourquoi vouloir revisiter un diamant brut aussi singulier que le Miami Vice de 2006 ?

Durant le tournage, plusieurs membres de l’équipe ont critiqué les choix de Michael Mann, notamment les réécritures de dernière minute, les conditions extrêmes sur le plateau, et le recours à des lieux si dangereux que même la police les évitait — au point d’engager des membres de gangs pour assurer la sécurité. Le résultat ? Une captation numérique hallucinée, saisissant avec une intensité quasi irréelle l'étrange beauté de certains des endroits les plus envoûtants du globe, pour une sensation de vérité flottante, éthérée et onirique, surtout dans les scènes nocturnes
Durant le tournage, plusieurs membres de l’équipe ont critiqué les choix de Michael Mann, notamment les réécritures de dernière minute, les conditions extrêmes sur le plateau, et le recours à des lieux si dangereux que même la police les évitait — au point d’engager des membres de gangs pour assurer la sécurité. Le résultat ? Une captation numérique hallucinée, saisissant avec une intensité quasi irréelle l’étrange beauté de certains des endroits les plus envoûtants du globe, pour une sensation de vérité flottante, éthérée et onirique, surtout dans les scènes nocturnes

Joseph Kosinski a déjà un film très attendu pour l’été 2025 !

Dan Gilroy s’est fait connaître grâce à son premier long métrage, Nightcrawler (2014), un thriller nerveux porté par Jake Gyllenhaal, qu’il a également scénarisé. Plus récemment, en 2019, il a écrit et réalisé le sympathique Velvet Buzzsaw, satire du monde de l’art dans ons ensemble. Il a également été producteur du film Magazine Dreams de Jonathan Majors, dont la production a connu un retard important. Dans ce contexte temporel séparant les deux projets, Miami Vice datant de 2006, d’aucuns considèrent que Kosinski pourrait être en mesure de relancer la franchise et d’en faire un nouveau phénomène de la pop culture, à l’image de ce qu’il a réussi avec Top Gun: Maverick. Toutefois, cette lecture semble ignorer la nature profonde du film original réalisé par Michael Mann. Comme le souligne pertinemment Jacky Goldberg dans un excellent article paru dans Rockyrama, le long métrage de Mann dégage une impression paradoxale : celle de personnages lancés à toute vitesse… mais qui ne vont nulle part. Une course effrénée sur place, que le philosophe allemand Hartmut Rosa résume parfaitement dans Accélération : une critique sociale du temps, lorsqu’il écrit : « Nous dansons de plus en plus vite, simplement pour rester en place. » L’ouvrage entre ainsi en résonance avec le film de Mann, qui, loin d’un simple blockbuster d’action, s’élève vers les sommets d’un cinéma multi expérimental et radical, unique en son genre.

Alors que l’adaptation cinématographique de Miami Vice était encore en développement sous la direction de Michael Mann, Don Johnson fut interrogé sur l’acteur qu’il verrait dans le rôle de Sonny Crockett. Sa réponse : Colin Farrell. Un choix qui s’est avéré judicieux — malgré les frasques de l’acteur durant le tournage !
Alors que l’adaptation cinématographique de Miami Vice était encore en développement sous la direction de Michael Mann, Don Johnson fut interrogé sur l’acteur qu’il verrait dans le rôle de Sonny Crockett. Sa réponse : Colin Farrell. Un choix qui s’est avéré judicieux — malgré les frasques de l’acteur durant le tournage !

Joseph Kosinski n’est revenu que récemment sur le devant de la scène avec son travail sur Top Gun : Maverick.

Outre Oblivion, le travail de réalisateur le plus emblématique de Joseph Kosinski demeure Tron: Legacy (2010), suite très attendue du film culte de 1982 et l’un des projets les plus ambitieux de Disney à l’époque. Avec plus de 400 millions de dollars de recettes mondiales pour un budget estimé à 170 millions, ce succès annonçait déjà la trajectoire ascendante du cinéaste, confirmée plus tard avec Top Gun: Maverick. Fidèle à sa vision esthétique ambitieuse, Kosinski a toujours su tirer parti du format IMAX, un atout technique qu’il pourrait bien exploiter à nouveau pour Miami Vice lorsque le projet entrera effectivement en production. Néanmoins, ce dernier ne devrait pas voir le jour immédiatement : le metteur en scène est actuellement engagé sur un projet encore sans titre pour Apple TV+, centré sur les OVNI et produit par Jerry Bruckheimer. Heureusement, les spectateurs n’auront pas à patienter longtemps avant de retrouver Kosinski en salle. Son prochain film, F1, attendu cet été, promet d’être l’une des sensations de la saison. Porté par Brad Pitt, centré sur l’univers des courses de Formule 1, le long métrage a été tourné en IMAX avec un accent marqué sur les effets pratiques et la mise en valeur des pilotes en situation réelle — un véritable shoot d’adrénaline annoncé. Quant à Miami Vice, l’absence de Michael Mann à la réalisation sera au moins expliquée par le fait que ce dernier est actuellement mobilisé par Heat 2, la suite de son chef-d’œuvre de 1995. Reste à espérer que Kosinski et Dan Gilroy sauront proposer un récit à la hauteur, capable de relancer Miami Vice tout en respectant son héritage, sans tenter d’imiter le style inimitable du maître… selon nous le plus grand cinéaste en activité !

La méthode Michael Mann : pour garantir un maximum d’authenticité, le réalisateur a demandé à ses acteurs de s’entraîner avec de véritables agents d’infiltration. Jamie Foxx et Colin Farrell ont ainsi pu observer de véritables opérations à distance. Mais pour Farrell, l’expérience a pris un tournant inattendu : jugé suffisamment crédible, il a été invité à participer à une mission d’infiltration filmée — dont certains extraits figurent dans les bonus du DVD. Lors de l’opération, des armes ont été dégainées, des identités compromises. Pris de panique, convaincu que sa vie était en danger, l’acteur a déchiré sa chemise pour prouver qu’il ne portait pas de micro. Un réflexe improvisé salué plus tard par les agents comme une réaction réaliste et instinctive. Ce n’est qu’au terme d’une nuit d’insomnie et d’anxiété que Farrell a appris la vérité : tout avait été orchestré comme un exercice, et il devait en être informé… au débriefing du lendemain matin !
La méthode Michael Mann : pour garantir un maximum d’authenticité, le réalisateur a demandé à ses acteurs de s’entraîner avec de véritables agents d’infiltration. Jamie Foxx et Colin Farrell ont ainsi pu observer de véritables opérations à distance. Mais pour Farrell, l’expérience a pris un tournant inattendu : jugé suffisamment crédible, il a été invité à participer à une mission d’infiltration filmée — dont certains extraits figurent dans les bonus du DVD. Lors de l’opération, des armes ont été dégainées, des identités compromises. Pris de panique, convaincu que sa vie était en danger, l’acteur a déchiré sa chemise pour prouver qu’il ne portait pas de micro. Un réflexe improvisé salué plus tard par les agents comme une réaction réaliste et instinctive. Ce n’est qu’au terme d’une nuit d’insomnie et d’anxiété que Farrell a appris la vérité : tout avait été orchestré comme un exercice, et il devait en être informé… au débriefing du lendemain matin !

La production a rapidement attiré l’attention des professionnels d’Hollywood et de la presse spécialisée, alors que son budget explosait sous l’effet de réécritures de scénario et de fréquents changements de lieux de tournage causés par de violentes intempéries. Face à la controverse grandissante, Universal a été contraint de publier un communiqué officiel pour défendre le film… et son réalisateur, Michael Mann !