Vampires et standing ovation : ‘Sinners’ de Coogler triomphe sur Rotten Tomatoes

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À une semaine de sa sortie en salles, Sinners, le nouveau film de Ryan Coogler, s’annonce comme un événement incontournable pour les amateurs de genre. Son score très prometteur sur Rotten Tomatoes témoigne d’un accueil critique des plus enthousiastes. Porté par Michael B. Jordan, qui incarne ici non pas un, mais deux rôles — les jumeaux Smoke et Stack — ce récit vampirique d’époque promet de mêler drame intime et film fantastique mâtiné d’horreur. Alors que les deux frères tentent de fuir une vie marquée par la violence, leur retour dans leur ville natale s’annonce comme une rédemption… jusqu’à ce qu’un mal ancien, tapi dans l’ombre, les rattrape. Une proposition de cinéma de genre aux ambitions mythologiques, où la mise en scène de Coogler semble explorer les ténèbres de l’âme humaine autant que celles du mythe vampirique.

Avec un impressionnant score de 100 % sur Rotten Tomatoes, Sinners semble faire l’unanimité auprès de la critique. Julian Roman, de MovieWeb, salue « une évocation saisissante de la vie afro-américaine dans le Sud sous la ségrégation Jim Crow — un monde marqué par la violence et la misère, mais traversé d’une énergie culturelle vibrante, portée par la musique et la fraternité ». Il précise : « Ajoutez à cela un antagoniste vampirique impitoyable, et vous obtenez une fresque de genre à grand spectacle, captivante et incontournable. » De son côté, Eric Goldman d’IGN Movies souligne la maîtrise de Ryan Coogler, qui « s’approprie le registre de l’horreur avec brio, livrant un récit à la fois intime et viscéral, traversé d’émotion, de sensualité et d’hémoglobine. Sinners est une œuvre qui vous saisit et ne vous lâche plus. »

Christopher Nolan et sa productrice de toujours — et compagne dans la vie — Emma Thomas, ont apporté leur soutien à Ryan Coogler pour lui permettre de tourner Sinners en 65 mm
Christopher Nolan et sa productrice de toujours — et compagne dans la vie — Emma Thomas, ont apporté leur soutien à Ryan Coogler pour lui permettre de tourner Sinners en 65 mm

Sinners : une révolution dans l’univers de l’horreur ?

D’autres critiques, comme celle de BJ Colangelo de Fangoria, font également l’éloge de la réalisation de Coogler. « Sinners est actuellement l’opus magnum de Coogler, et je ne peux m’empêcher de penser qu’il ne fait que commencer ». Richard Lawson, de Vanity Fair, a qualifié Sinners de « divertissement propulsif et émouvant, désordonné mais toujours captivant », ajoutant : «L’éventail fascinant de genres, de tropes et d’idées du film tourbillonne d’une manière qui est, je suppose, singulièrement américaine.»

Sinners est le deuxième film d’horreur classé R aux États-Unis à avoir été capté avec des caméras IMAX, succédant ainsi à Nope (2022) de Jordan Peele
Sinners est le deuxième film d’horreur classé R aux États-Unis à avoir été capté avec des caméras IMAX, succédant ainsi à Nope (2022) de Jordan Peele

Après avoir conquis un large public avec les succès retentissants de Creed et Black Panther, Ryan Coogler a su marquer les esprits en reprenant les rênes de l’univers Marvel pour réaliser Black Panther : Wakanda Forever. En janvier 2024, l’annonce de son projet d’un film d’horreur d’époque a immédiatement fait sensation, suscitant une guerre d’enchères entre les studios. Finalement, c’est Warner Bros. qui a remporté ce combat acharné. Heureusement, ils ont pris la décision – a priori – éclairée de sortir Sinners en salles, plutôt que de le diffuser directement en streaming sur Max. Une stratégie qui, selon Jonathan Sim de ComingSoon.net, s’est avérée être « un choix particulièrement judicieux ».

Le critique ne manque pas de souligner : « L’œil affûté de Coogler pour le commentaire social et sa capacité à créer une expérience cinématographique incontournable propulsent Sinners bien au-delà du film d’horreur moyen. » De son côté, Fred Topel de United Press International ajoute : « Coogler rassure le spectateur en montrant qu’il est entre les mains d’un cinéaste capable de les guider à travers des idées à la fois simples et profondes. » Peter Gray de The AU Review qualifie Sinners de « réflexion gore, excitante et pertinente sur la culture et l’art ‘black’ », tandis que Chalice Williams de Black Girl Nerds exprime son soulagement face à ce film original, qui fait figure d’exception dans un Hollywood saturé de suites et de remakes. Selon elle : « Dans un univers où les suites fatigantes et les remakes à n’en plus finir envahissent nos écrans, il est difficile de trouver une nouvelle approche d’un thème aussi familier que celui des vampires. Mais Sinners relève brillamment ce défi, redéfinissant ainsi ce que signifie être un film d’horreur. » Il est désormais évident que Coogler tient un nouveau succès entre ses mains. Et avouons-le, ici-même, nous sommes passés du statut de scepticisme à celui de « OK, à voir ! »

Sinners – date de sortie:16 avril 2025

Avec Sinners, Ryan Coogler signe son grand retour à la pellicule, une première depuis Fruitvale Station (2013), tourné à l’époque en 16 mm — l’un des plus petits formats, apprécié pour sa texture granuleuse et sa parenté avec le cinéma documentaire. Douze ans plus tard, le cinéaste opère un spectaculaire grand écart esthétique : Sinners a été capté en IMAX 15/70 mm et en Ultra Panavision 70, les deux formats les plus imposants du cinéma argentique. Une démarche qui témoigne clairement d’une ambition visuelle et esthétique assumée. Elle en dit long aussi sur l’héritage cinématographique que Coogler entend convoquer : celui des grandes fresques spectaculaires qui explorent l’essence même du cinéma de genre — le mythe.
Avec Sinners, Ryan Coogler signe son grand retour à la pellicule, une première depuis Fruitvale Station (2013), tourné à l’époque en 16 mm — l’un des plus petits formats, apprécié pour sa texture granuleuse et sa parenté avec le cinéma documentaire. Douze ans plus tard, le cinéaste opère un spectaculaire grand écart esthétique : Sinners a été capté en IMAX 15/70 mm et en Ultra Panavision 70, les deux formats les plus imposants du cinéma argentique. Une démarche qui témoigne clairement d’une ambition visuelle et esthétique assumée. Elle en dit long aussi sur l’héritage cinématographique que Coogler entend convoquer : celui des grandes fresques spectaculaires qui explorent l’essence même du cinéma de genre — le mythe.

Sans grande surprise pour les amateurs de genre, Ryan Coogler a cité Une nuit en enfer (1996) et The Faculty (1998) comme deux influences majeures pour Sinners. Deux films signés Robert Rodriguez, comparse de Tarantino et bras armé de son cinéma pulp. Mais à la vision de la bande-annonce, c’est surtout l’héritage de Une nuit en enfer — écrit par un certain Quentin Tarantino — qui saute aux yeux : même basculement brutal du polar au fantastique, même atmosphère de huis clos incandescent, même goût pour les personnages borderline propulsés dans un cauchemar nocturne. Coogler semble ainsi convoquer ouvertement une certaine tradition du cinéma de série B, telle qu’elle fut brillamment revisitée par les auteurs des années 90 !