Les cascadeurs vont enfin être récompensés aux Oscars

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Le combat des cascadeurs pour, enfin être honorés par l’Académie des Oscars, trouve enfin son aboutissement ! « Nous nous battons pour cela depuis tant d’années ! Chris O’Hara et moi avons consacré des années de travail à cette cause… Nous sommes profondément reconnaissants », confie avec émotion David Leitch, coordinateur de cascades, coréalisateur de John Wick, puis réalisateur de Deadpool 2 et Bullet Train, sur son compte Instagram.

Une victoire tant attendue pour ces artistes invisibles, désormais célébrés à la hauteur de leur influence sur le cinéma contemporain. Leur impact est indéniable : c’est grâce à cette nouvelle vague de maîtres du mouvement que le film de cascade a trouvé la place qu’il méritait sur grand écran… et surtout son évolution esthétique contemporaine. Aujourd’hui, des longs métrages tels que John Wick ou Nobody ne sont plus seulement des références, mais des modèles qui font l’exégèse d’un métier hautement physique, et l’héritage des cascadeurs n’a jamais été aussi visible qu’avec cette vague de « John Wick-like » qui déferle de plus en plus sur les écrans, et qui, surtout, se voit adoubée par les pairs des maîtres de l’action au cinéma !

Dernier en date à incarner cette tendance : Ravage (Havoc), qui débarquera prochainement sur Netflix
Dernier en date à incarner cette tendance : Ravage (Havoc), qui débarquera prochainement sur Netflix

C’est désormais officiel : l’Académie des Oscars introduira en 2028 une nouvelle catégorie dédiée au « achievement in stunt design », célébrant ainsi l’art de la cascade au sein de l’industrie cinématographique. Cette initiative marquera les 100 ans des Academy Awards, et les films de 2027 seront les premiers à concourir pour cette reconnaissance tant attendue.

Souvent pointée du doigt pour son conservatisme ou ses choix perçus comme trop influencés par des intérêts extérieurs, l’Académie des Oscars semble enfin amorcer un changement de cap. Cette fois, elle répare une injustice en intégrant dans son panthéon les artistes de l’ombre : les cascadeurs, véritables architectes de l’action au cinéma. Cette initiative vient compléter l’annonce de l’introduction d’un Oscar dédié au meilleur casting, prévu pour 2026. Un pas décisif qui, espérons-le, marquera un tournant dans la reconnaissance de métiers essentiels mais trop longtemps sous-estimés, malgré leur impact incontestable sur le septième art.

John Wick… ou l'émergence d'un nouveau maître étalon du cinéma de la cascade
John Wick… ou l’émergence d’un nouveau maître étalon du cinéma de la cascade

La création d’un Oscar pour récompenser les cascadeurs s’inscrit parfaitement dans la dynamique qui entourait la promotion de The Fall Guy, une autre réalisation de David Leitch, sortie l’an dernier. À travers ce projet, l’industrie a vu émerger une nouvelle appellation, celle de “stunt designer” (créateur de cascades), un titre jusque-là inédit et significatif. Chris O’Hara, crédité en tant que stunt designer sur The Fall Guy, se distingue ainsi du traditionnel rôle de coordinateur de cascades. Cette désignation novatrice, inspirée des termes utilisés pour les chefs décorateurs (production designer) et les costumiers (costume designer), souligne enfin la légitimité artistique des cascadeurs dans le processus créatif cinématographique. Un geste qui trouve aujourd’hui écho dans l’Académie, qui, à travers l’introduction de cette nouvelle catégorie, rend hommage à ces artistes de tous les dangers (qui a dit « Jackie Chan » ?), souvent relégués dans l’ombre, mais dont l’impact sur le septième art est indéniable !

Jack Gill, cascadeur américain et réalisateur de seconde équipe, est l’une des autres figures influentes dans cette évolution du cinéma d’action. Connu notamment pour son rôle de réalisateur de seconde équipe aux côtés de Spiro Razatos sur la saga Fast and Furious à partir de Fast Five (2011), Gill a été une voix déterminante dans le débat entourant la création d’un Oscar pour les cascadeurs. En marge de la sortie de The Fall Guy, il a expliqué avec force l’importance de cette reconnaissance, soulignant : « Il n’y a pas d’autre chef de service dans l’industrie du cinéma qui soit soumis à une pression aussi intense, où la vie des gens est véritablement en jeu. Les cascadeurs ne cherchent pas la célébrité, ni à fouler le tapis rouge. Ce qu’ils désirent avant tout, c’est être reconnus par leurs pairs pour leur travail, un travail fait de sang, de sueur et de larmes.»

La saga Mission: Impossible s’est imposée comme l’une des franchises les plus audacieuses à repousser les limites de l'art de la cascade, intégrant des séquences spectaculaires où l'extrême se mêle à l'inimaginable. Comme le soulignait Wade Eastwood, coordinateur des cascades pour Mission: Impossible – Rogue Nation, à l’occasion de la sortie du film : "Il est impensable de suspendre une superstar à plusieurs millions de dollars à l’extérieur d’un avion en plein vol dans des conditions normales." Pourtant, Tom Cruise, fidèle à sa réputation d’acteur en quête de réalisme et de sensations fortes, insista pour réaliser ce défi par lui-même, malgré les risques mortels qu’il comportait. En effet, cette cascade, qui reste l'une des plus périlleuses de sa carrière, aurait pu lui coûter la vie. Selon Eastwood, la moindre erreur aurait été fatale, car il aurait été pratiquement impossible de lui porter secours avant que l’avion n'atterrisse, si l’accident avait eu lieu. Un exemple frappant de l’engagement total de Cruise et de l’art de la cascade porté à son apogée dans le cinéma moderne !
La saga Mission: Impossible s’est imposée comme l’une des franchises les plus audacieuses à repousser les limites de l’art de la cascade, intégrant des séquences spectaculaires où l’extrême se mêle à l’inimaginable. Comme le soulignait Wade Eastwood, coordinateur des cascades pour Mission: Impossible – Rogue Nation, à l’occasion de la sortie du film : « Il est impensable de suspendre une superstar à plusieurs millions de dollars à l’extérieur d’un avion en plein vol dans des conditions normales. » Pourtant, Tom Cruise, fidèle à sa réputation d’acteur en quête de réalisme et de sensations fortes, insista pour réaliser ce défi par lui-même, malgré les risques mortels qu’il comportait. En effet, cette cascade, qui reste l’une des plus périlleuses de sa carrière, aurait pu lui coûter la vie. Selon Eastwood, la moindre erreur aurait été fatale, car il aurait été pratiquement impossible de lui porter secours avant que l’avion n’atterrisse, si l’accident avait eu lieu. Un exemple frappant de l’engagement total de Cruise et de l’art de la cascade porté à son apogée dans le cinéma moderne !

Si l’acte final à bord du train dans Dead Reckoning Partie 1 est censé se dérouler en Autriche, une grande partie des séquences spectaculaires ont en réalité été tournées en Norvège. C’est notamment le cas du désormais célèbre saut vertigineux effectué par Tom Cruise depuis le sommet d’une falaise – une cascade qui s’inscrit déjà au panthéon de l’histoire du cinéma d’action tant elle repousse les limites de l’engagement physique de la part d’une star hollywoodienne