plan iconique de "Heat"

Le géant Michael Mann donne des nouvelles de « Heat 2 », et on jubile !

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L’amour de DCPMag pour Heat – et plus largement pour le plus grand metteur en scène en activité, Michael Mann – n’est plus un secret pour personne. Notre article sur ce long métrage légendaire est en ligne (la critique de Heat) et tente, modestement, de rappeler que c’est l’un des films des années 1990, et plus largement de toute l’histoire du cinéma. Mann a pris une direction particulièrement originale pour sa suite, sobrement nommée Heat 2… voire complétement inédite. En effet, plutôt que d’en faire directement un long métrage, Mann a publié l’histoire sous forme d’un roman qu’il a coécrit avec la très douée Meg Gardiner, en août 2022. Depuis, ladite publication de Heat 2 a donné lieu à d’innombrables conversations au sein de la sphère cinéphile qui espérait, et espère jour après jour, que la possibilité d’en faire un film n’est pas/plus un mirage. Lors de la promotion de son dernier (grand) long métrage, Ferrari, en 2023, le réalisateur a rappelé qu’il comptait adapter son histoire en un objet filmique à part entière.

Après la parution du roman, il n’y avait donc que des conversations et autres rumeurs sur le casting supposé de la suite tant espérée de Heat. Mais il y a quelques jours, lors d’une interview entre Steve Weintraub, de Collider, et Michael Mann, le metteur en scène a finalement donné aux impatients des nouvelles prometteuses. Dans sa conversation avec Weintraub, Mann a évoqué son processus de scénarisation, en particulier sur la façon dont Heat 2 a rendu incandescente la célèbre Midnight Oil (« burn the midnight oil » est une expression anglo-saxonne qui signifie, en gros, ‘travailler tard la nuit’) : « Je suis en train de boucler le scénario, et, une nuit, à 2h30 ce matin, son souvenir me réveille, on est au beau milieu de la nuit. Je suis donc en pleine phase de bouclage, et je me retrouve à conduire dans Los Angeles à 3 heures du matin. C’est fantastique ; il n’y a pas de voitures, et je finis au Canter’s Delicatessen, parce que c’est la seule boutique qui est ouverte 24 heures sur 24 ».

Un visuel utilisé par Harper Collins pour résumé "Heat 2" du point de vue esthétique. Vous avez dit "nocturne" ?

Avec Heat 2, Michael Mann se plonge, comme à son habitude, dans un processus créatif nocturne.

L’amour de Michael Mann pour la vie nocturne de Los Angeles est omniprésent dans son processus créatif. Ses derniers commentaires vont bien évidemment dans ce sens, mais y a-t-il, de toute façon, d’autres réalisateurs qui ont réussi à saisir aussi définitivement l’essence même de la Cité des Anges à l’écran ? De Heat en passant par Collateral, Mann a fait de la ville un personnage à part entière de ses longs métrages, en signant par là même les plus belles lettres d’amour adressées à la mégalopole tentaculaire. Lors de l’échange avec Steve Weintraub, le cinéaste évoque clairement son processus d’écriture et de l’état d’avancement de la scénarisation de Heat 2, il en profite au passage pour se remémorer les œuvres précédentes qu’il a réalisées de la même manière : « Je me suis ensuite assis dans un box et j’ai écrit jusqu’à 9 heures ce matin, en essayant de terminer l’acte quatre. Il y avait une forme d’ironie du destin dans tout ça, parce que c’est dans cette même cabine que j’ai écrit les deux premiers épisodes de Starsky & Hutch, dans les années 1970. Puis The Jericho Mile [ magnifique téléfilm sur l’univers carcéral qui sera finalement exploité dans certaines salles de cinéma en raison de son succès à la télévision. Le film aura pour titre Français Comme un homme libre ] et probablement les premières ébauches de Heat. J’avais une serveuse préférée qui s’appelait Jeannie et qui a permis à deux de ses fils de faire des études de médecine, et ce, en étant serveuse et en jouant au poker à Gardena. [Il rigole] Donc vous voyez, il arrive que vous conduisiez dans les rues de Los Angeles la nuit et qu’un coyote croise votre route. » Tout le monde aura ici reconnu le clin d’œil à la magnifique scène de Collateral.

Michael Mann, ou l'amour pour les animaux nocturnes !

Mann souligne prudemment que rien n’est garanti (il évoque souvent l’état actuel du cinéma américain et la fébrilité de bon nombre de studios). Ce qui est sûr, c’est qu’il travaille sur le scénario et que ce dernier a déjà trouvé de l’intérêt auprès d’un studio.

On peut ainsi entendre durant l’échange susnommé : « Rien n’est définitivement acquis, tout le monde sait que le ciel peut nous tomber sur la tête à tout moment. Je suis en train d’écrire le scénario pour Warner Bros. et j’espère que nous irons de l’avant dès que possible. »  Dès que le réalisateur aura terminé son scénario, il y a tout de même peu de doutes quant au fait que la Warner valide la préproduction dans la foulée. Pour ceux qui n’auraient pas encore dévoré ce roman de haute volée, il est important de rappeler que Heat 2 est un récit tentaculaire qui se déroule avant et après les événements du premier film, et que Don Winslow (plus grand auteur américain contemporain qui parle donc du travail du plus grand réalisateur en activité) pense du livre qu’il est : «  […] un roman brillant et captivant, aux personnages riches et réels, avec une narration forte : l’une des plus authentiques figurations de criminels et des flics qui les traquent que j’ai pu lire. » Tout est dit !

Heat (1995) a été tourné en 35mm (optiques anamorphiques) avec des caméras Arriflex 35-III et Panavision Panaflex. La première édition Blu-ray qui a vu le jour date de 2009. Une édition Blu-ray (tirée d’un master restauré en 4K) est sortie en 2017, l’année où le réalisateur est venu présenter le film à l’auditorium de Lyon. Heat est également ressorti en 2022 en 4K Ultra HD Blu-ray, chez Disney, avec un nouvel étalonnage HDR10.

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