Le cinéma du Théâtre de l’Avre, à Roye (80700), propose une soirée spéciale aux spectateurs qui souhaitent ouvrir les yeux – et les garder grands ouverts – sur la triste réalité dépeinte dans le bouleversant Pour Sama.
Plus que jamais, il est primordial de se rassembler avant et après les projections ; autour, et au-dedans des salles obscures. Il en outre important de ne pas oublier que Youtube ne saurait se substituer à une projection dont la nature intrinsèque procure une expérience collective d’échange et d’interaction qui, par définition, touche le spectateur par son caractère univoque. Pour preuve, on retiendra que la coréalisatrice de Pour Sama, Waad al-Kateab, a déjà partagé une petite partie de ses vidéos sur Internet. C’était lorsqu’elle était toujours sous les bombes, à Alep, et l’initiative ressemblait à un cri presque inaudible. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et c’est à notre tour – nous tous, élus, programmateurs, spectateurs, acteurs culturels occidentaux – de mettre en perspective ce pan d’histoire qu’on croirait d’un autre temps… et qui, pourtant, était diffusé (inéluctablement déformé) par le prisme des médias des chaînes d’informations nationales il y a peu.
Aujourd’hui, c’est un honneur pour le cinéma du Théâtre de l’Avre que de pouvoir proposer aux spectateurs de Roye et ses alentours un moment de rencontre avec des intervenants spécialisés dans la problématique des migrants ; des intervenants rassemblés autour d’une œuvre puissante et viscérale grâce aux associations et au distributeur KMBO. Les échanges qui introduiront et ponctueront la soirée sont la résultante d’un travail conjoint, et il convient de saluer bien bas ces personnes actives dont le maître mot demeure l’abnégation.
Que Roye soit une ville tournée vers autrui est un fait jamais mis en défaut : présentement épaulée par Cinéode, L’ACAP, KMBO et la Cimade – qui inclut l’opération dans son Festival Migrant’Scène -, gageons que l’initiative municipale saura devenir un rendez-vous annuel. C’est peut-être bien peu au regard du « spectacle » auquel nous allons tous (ré)assister sur grand écran, mais croire en la force d’un cinéma qui refuse à toute forme de souffrance droit de cité… C’est peut-être (espérons-le), le début d’un acte humaniste.
Ouverture des portes : 19h30
Présentation du film et des intervenants : 20h00
Séance : 20h30
Échanges et débat : À partir de 22h15
Renseignements sur le Facebook.